Pourquoi Green Tea Pot

D’où vient le nom Green Tea Pot ?

Je vous narre l’histoire telle qu’elle m’a été transmise :
Il savait qu’il était en retard, il jeta un rapide coup d’œil à la pendule. 7 h 30, bon sang il haïssait les mardis, il ne savait pas pourquoi. Tout petit déjà, il ne supportait pas cette journée qui, comme toutes les autres allait durer 24 heures. Le fait de savoir que mardi venait de Mars, Dieu de la guerre, n’arrangeait pas les choses !!!!
Il cherchait un nom pour le groupe, tout en préparant le petit déjeuner. Il jeta un coup d’œil à la fenêtre, il pleuvait, il vit un passant se battre avec son parapluie, sans grand succès il faut le reconnaître. Le pain dans le grille pain, normal, il ouvrit le robinet d’eau froide, fit la grimace après l’avoir goûtée, maugréa et se dit : Chaque fois qu’il pleut c’est pareil, le chlore règne en maître dans les tuyauteries de la ville, faudrait voir à faire quelque chose !!!
Ses oreilles le rappelèrent à l’ordre. Il avait une sainte horreur du silence, surtout le matin. Il n’aimait pas les informations, elles le déprimaient. Il faudrait, aussi, parler des trains qui arrivent à l’heure !!!!
Il chercha un CD, le mit sur le lecteur, immédiatement la Fender Stratocaster le rassura. Il reconnu le touché du maître. Il admirait ce type, tout lui plaisait chez cet homme, y compris ses engagements pour lutter contre les ravages de la drogue. Un vrai fan, même si le mot ne lui convenait pas.
Il s’assit, ouvrit avec difficulté le pot de confiture. Il faudrait qu’un jour il fasse quelque chose, ses mains le trahissaient parfois. Il pensa au médecin qui lui avait dit, avec le plus grand sérieux : « Il faut que vous arrêtiez de jouer pendant plusieurs mois, c’est le seul remède », tu parles le seul remède, si c’est pour me dire des trucs pareils ce n’est pas la peine !!!!

Le sifflement de la bouilloire le rappela à l’ordre, il jeta dans la théière de couleur verte, un sachet de thé Irlandais. Il admirait ce pays qui avait inventé la Guinness, sorti le pain qui l’attendait depuis plusieurs minutes.
La Strat continuait de lui raconter des histoires, son regard devint vague. Il tartinait son pain avec de la confiture aux fruits rouges, trempa le tout dans le thé et le temps sembla s’arrêter :
Une interview surgit dans sa mémoire et s’installa confortablement dans son cerveau. Les doigts du guitariste sautaient d’une corde à l’autre, «Slowhand » c’est ainsi qu’il était surnommé à l’époque des sixties. Quelle époque extraordinaire, une révolution culturelle permanente, des hommes au talent incroyable, au destin tragique, aux amitiés improbables, comme celle de « Slowhand » avec le guitariste du groupe le plus emblématique de cette période. Ils avaient épousé la même femme, jouaient sur les mêmes enregistrements. Le journaliste posa à « Slowhand » la question suivante : Si, aujourd’hui il était encore vivant et que vous le rencontriez, que lui diriez-vous ? Slowhand, le regarda, sourit et dit : Une tasse de thé Georges ? ».
La sonnerie de son portable le ramena à sa tartine de confiture qui prenait froid. Il se leva, regarda l’écran, un message publicitaire, le portable ne fut sauvé que par la couleur de la théière, elle était verte. Il se rassit, la réflexion première revint à la surface, mais oui se dit-il, c’est cela, La théière verte, le thé, Green Tea Pot, le groupe va s’appeler Green Tea Pot. Il regarda le calendrier et se dit : finalement il y a peut-être du bon dans les mardis, débarrassa la table, éteignit la lumière, salua son chien comme il se doit, pris les clés de la maison, ferma la porte, oublia la pluie et parti d’un pas alerte en sifflant « It Hurts me too ».